La réintégration d’**Aimé Boji**, ministre de l’Industrie, comme député à l’Assemblée Nationale sonna le glas d’un rêve au parti de Vital Kamerhe. En effet, tout s’est passé à une vitesse étonnante qui fait comprendre aux observateurs rodés que le message du choix de l’autorité suprême est clair. Seulement un jour après avoir démissionné de son poste de Ministre de l'Industrie au sein du Gouvernement Judith Suminwa et la validation de sa réintégration comme Député National, il ne fait plus l'ombre d'aucun doute que l'honorable Aimé Boji sera le successeur de **Vital Kamerhe** au perchoir de l’Assemblée Nationale.
Méthode et Réactions au Sein de l'UNC
Il est vrai que l'ancien ministre de l'Industrie est cadre de l'UNC, originaire du même territoire et de la même Province que l'ancien Président de l'Assemblée Nationale, mais il n'en demeure pas moins vrai que son choix n'a été ni discuté au sein de cette formation politique, encore moins au niveau du Présidium de l'Union Sacrée de la Nation (USN). Et Vital Kamerhe n’a pas été consulté ; il n’apporte pas non plus son soutien à Aimé Boji, son ex-beau-frère.
Comme on pouvait s'y attendre, la méthode fait fâcher plus d'un au sein de l'**UNC** qui crie à un complot ourdi contre son Président national, soit pour l'humilier, soit pour le pousser à la porte de la majorité au pouvoir. À l'UNC, parti de Vital Kamerhe, on attendait les instructions de la Haute hiérarchie de l'Union Sacrée, pour que le processus du remplacement de Vital Kamerhe soit activé. Malheureusement, tout le monde ici est surpris par cette démarche cavalière d'un de ses éminents cadres qui veut briguer le poste de **Speaker** de la chambre basse du Parlement, sans consultations préalables avec les instances statutaires de l'UNC.
Accusations de Trahison et Parcours Politique
Pour les proches de Vital Kamerhe, il ne s’agit ni moins ni plus d'une **trahison** de plus contre leur leader qui reste l'un des alliés fidèles et de premières heures du Chef de l'État. Pour le camp de Vital Kamerhe, Aimé Boji est qualifié de **traître**. Pourtant, cet ex-beau-frère a bénéficié excessivement de la largesse et de la générosité politique de Vital Kamerhe et de son parti.
Dès son retour au pays comme tout **membre de la diaspora** à la recherche d’un travail bien rémunéré, il trouve un mentor, son beau-frère Vital Kamerhe, mieux placé dans le régime de Joseph Kabila. Il est vite embauché comme conseiller de son beau-frère et, plus tard, il sera envoyé au **Président Kabila** pour être nommé ministre du Commerce Extérieur. Ainsi, dans chaque remaniement, son mentor ne manquait pas de mettre son nom pour être reconduit jusqu’à ce qu’ils s’embrouillent sous le Gouvernement Sama 2, où il aurait été accusé d’être plus proche du Chef de l’État Félix Tshisekedi que de son propre parti et de son mentor et ex-beau-frère.
D’ailleurs certaines langues affirment qu'Aimé Boji aurait déjà son propre parti en poche sous le label d’une **ASBL**. Il attend sa radiation du parti pour activer son parti et affirmer son leadership dans le Sud-Kivu.
Enjeux et Stratégie Politique
En effet, Boji est le choix du Chef de l’État et sera probablement élu président de l’Assemblée nationale, mais il doit avoir une assise politique dans son fief naturel. Aimé Boji, élu président de l’Assemblée, doit absolument avoir son parti pour le soutenir et l’accompagner. Dans cette perspective, tout est fait pour le faire le **nouveau roi** dans sa province d’origine, puisque son choix n’est pas un hasard, mais une **stratégie politique de haute facture**.
Aimé Boji n’a pas d’autres ambitions que d’être réélu député en 2028 (s’il y aura réellement élections), mais il aura aussi la lourde mission de protéger les intérêts de la majorité à l’Assemblée Nationale. Mais tout ça est une humiliation de trop pour Vital Kamerhe. Ce qui ne s’explique pas : comment jeter son dévolu sur un membre d’un parti pour occuper une haute fonction au bureau de l’Assemblée Nationale sans consulter l’autorité de ce parti — qui, du reste, vient d’être déchu sans le soutien du Présidium de la majorité présidentielle ? Pire encore, ce membre est en froid avec l’autorité de son parti.
