Plusieurs caciques de l'Union Sacrée de la Nation (USN), y compris certaines personnalités dans le cercle restreint du Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ne seraient plus en odeur de sainteté avec le Président de l'Assemblée Nationale, Vital Kamerhe.
Plusieurs griefs sont reprochés au Speaker de la chambre basse du parlement, notamment :
- Son soutien inconditionnel au dialogue interne initié par le duo CENCO-ECC, qui devrait inclure des membres de la société civile, de l'opposition, ainsi que tous les Congolais en intelligence avec le Rwanda pour massacrer des populations innocentes dans la partie Est du pays.
- Ses prises de position jugées très proches de l'opposition lors des débats à l'Assemblée Nationale.
- Son mutisme au sujet de la révision constitutionnelle souhaitée par la majorité au pouvoir.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est son récent séjour en Afrique du Sud où il aurait eu des contacts directs avec les ténors de l'opposition armée et non armée, qui tiennent mordicus à un dialogue. Un tel dialogue mettrait à mal la stabilité des institutions étatiques légalement établies.
D'aucuns savent que Vital Kamerhe a toujours bénéficié de la protection sans faille du Président Félix Tshisekedi. Mais là, à en croire certaines indiscrétions, la Haute Autorité de l'Union Sacrée aurait lâché son ancien allié, jugé aujourd'hui peu loyal.
Le nombre de signatures nécessaires pour solliciter la déchéance d'un membre du bureau a déjà été acquis. Tout se jouera lors de la session de septembre. Cette session, qui s'ouvre ce samedi 15 septembre à l'Assemblée Nationale, est exclusivement budgétaire. Mais elle s'annonce très politique, car les députés de la plateforme présidentielle semblent déterminés à en finir avec le cas Kamerhe.
Il faut rappeler que Vital Kamerhe n'a pas été choisi par l'autorité morale de l'Union Sacrée et Chef de l'État Félix Tshisekedi comme d'autres membres du bureau de l'Assemblée nationale. Il a été contraint à un préliminaire. C'est aussi sous ce régime que Vital Kamerhe, alors directeur de cabinet du Chef de l'État, a été emprisonné pour détournement avant d'être blanchi. C'est la deuxième fois dans sa carrière politique que Vital Kamerhe se bat contre une décision de déchéance. La première fois, c'était en 2009, sous le règne de Joseph Kabila.
Les prochains jours semblent nous réserver beaucoup de surprises sur la scène politique de la RDC.