Doudou Fwamba Li-Botayi a trahi !

Doudou Fwamba Li-Botayi a trahi !
  • Salaires en retard, frais de fonctionnements incertains, la frappe sur le taux de change, le dépassement des dépenses en mode urgence en contradiction avec les institutions des bretons Wood et le scandale de 16 milliards US de la dette publique.
  • Les promesses non tenues, Doudou Fwamba sur le pas de Nicolas Kazadi.

Par CKM septembre 2025

A l’arrivée du nouveau ministre au mois de juillet 2024 à la tête des finances, tous avaient eu l’espoir et compte tenu des chapelles des bonnes intentions exprimés par le nouveau patron des finances, Doudou Fwamba que la gestion des finances publiques allait subir une thérapie de choc. Puis que la gestion de son prédécesseur est caractérisée par le retard de salaire des agents de l’Etat, le retard des frais de fonctionnement pour les institutions publiques, le dépassement de taux de paiement en procédure d’urgence et la faible mobilisation des recettes publique.

Mais hélas ! Que constatons-nous une année après ? Doudou Fwamba est sur les pas de Nicolas Kazadi. Le nouveau ministre a fustigé sans retenu la gestion de son prédécesseur qui était caractérisé par le retard de paiement de salaire agents et fonctionnaires de l’Etat mais un dépassement criant à la hauteur de 30% de dépenses en procédure d’urgence violant ainsi les principes de gestion de la banque mondiale et de FMI dont la RDC est en partenariat.

Et pourtant dès sa prise des fonctions, Doudou Fwamba, nouveau ministre des finances s’est solennellement engagé à payer le salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat à l’échéance échu c’est-à-dire avant le 28 du mois. Sans gêne, le ministre publie des communiqués sur le lancement de l’opération de paiement de salaire alors que sur terrain à Kinshasa seulement, les fonctionnaires sont tournés en bourriques dans les banques alors que dans le Congo profond, les fonctionnaires broient la misère puisque le salaire arrive deux mois après dans les comptes.

Pendant que les fonctionnaires pleurent, dans les institutions, on murmure sur la gestion des finances de Doudou Fwamba. En effet, plusieurs institutions souffrent aujourd’hui pour son fonctionnement parce que les frais de fonctionnement ne sont plus réguliers. Les fonds sont décaissés selon les relations que vous détiendraient avec le financier national ou selon votre poids dans les institutions. Les chefs des corps ou leurs délégués sont obligés de faire des courbettes au ministère des finances pour être reçu si vous avez la chance par un chargé d’études car l’autorité est hyper-empêché.

La frappe sur le taux d’échange

Les congolais observent sur le marché d’échange, la chute du dollar par rapport au franc congolais. En réalité selon les experts en la matière, c’est une frappe du gouvernement pour créer la spéculation sur le marché d’échange puis que cette baisse n’explique et ne repose sur aucune situation économique endogène. Le ministre des finances est incapable d’expliquer quel est le secteur économique qui a produit les devises pour donner un matelas rassurant contre le dollar.

Quelle l’incidence de la consolidation du franc congolais par rapport au dollar dans le vécu quotidien de la population alors on sait que le prix du carburant, de la farine de maïs ou riz, du lait ou de l’huile est resté le même sur marché. Comment se frotter les mains d’avoir gagné le pari du taux alors que les frais de fonctionnement des institutions et le salaire des agents et fonctionnaires de l’état qui sont payé en franc congolais ne sont pas encore libéré ? Voilà comment la spéculation distillée par le gouvernement profite au marché d’échange parallèle.

Quant au paiement en procédure d’urgence

Dès son arrivée, le ministre des finances a critiqué son prédécesseur sur la question des dépenses en mode d’urgence qui avaient atteint le taux 30 à 35% de dépenses en mode urgence. Il s’est présenté en rectificateur des dérives, il avait promis au FMI de ramener la part des dépenses en procédure d’urgence à 8 %. Le nouveau ministre des finances Doudou Fwamba Li-Botayi s’est engagé à corriger cette gestion pour arriver aux dépenses en mode d’urgence ne dépassant pas 5 à 7%.

Mais aujourd’hui, selon les rapports officiels, ils révèlent pourtant l’inverse. Selon plusieurs recoupements officiels, à fin décembre, la réalité est toute autre : plus de 20 % du budget exécuté l’ont été en procédure d’urgence. Soit le niveau le plus élevé de ces 7 dernières années. Le ministère des finances a soigneusement évité de publier le chiffre des dépenses en urgence à fin 2024, histoire de ne pas perdre la face.

Tenez, pour le seul mois de mai 2025, pas moins de 75 % des recettes mobilisées ont été englouties dans des « dépenses exceptionnelles », contre à peine 1 % de frais de fonctionnement, soit 19 milliards de francs. Pour fin juillet, les dépenses en mode exceptionnelle représentaient déjà 30% des recettes totales alors qu’à fin Août 2025, les dépenses en procédure d’urgence ont atteint 22,1% soit équivalent de 1.936 milliard de dollars.

Le budget n’est pas respecté et la chaine des dépenses ignorée comme si la bonne gouvernance n’est qu’un discours pour faire plaisir aux institutions de Bretton Wood. Comment comprendre que celui qui hier fustigeait la procédure d’urgence, s’y est donnés à cœur joie ! Comment comprendre l’effondrement de la transparence budgétaire ? Ces dépenses exceptionnelles exécutées en mode urgence sont en contradiction avec les fanfaronnades de Doudou Fwamba alors que la gestion des finances publique est plus que catastrophiques où des millions de dollars non budgétisés sortent de la banque centrale en mode d’urgence comme si l’argent sortait dans la poche privée d’une personne.

Pour les experts en la matière, les finances publiques sont mal gérées et Doudou Fwamba qui était venu avec tous les espoirs de corriger les erreurs de la gestion de son prédécesseur est pire que Nicolas Kazadi. Il a trahi tous ceux qui ont cru en lui en particulier les fonctionnaires et ses collègues ministres.

Nous y reviendrons avec détails dans notre édition prochaine avec la liste des fonds non budgétisé et sortie en mode d’urgence.

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Le journal "L'Intelligent" est un quotidien d'information général publié en République Démocratique du Congo (RDC). Ce journal couvre un large éventail de sujets d'actualité, politique, économique, sociétal, culturel et les affaires internationales. Il contribue à l'information du public et fait partie du paysage médiatique de la RDC.

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