La République Démocratique du Congo a le malheur d'avoir une classe politique qui pense faire la même chose face aux problèmes différents qui assaillent la nation, en espérant obtenir des résultats différents. Malheureusement pour cette classe politique, le peuple congolais est devenu très mature pour comprendre qu'il s'agit tout simplement des contours simplistes pour se partager les postes de responsabilité étatique, voire accéder au pouvoir en dehors des voies légales et démocratiques que sont les élections alors qu'il n'y a pas crise de légitimité.
Aussi curieux que cela puisse paraître, c'est l'opposition dite de la résistance qui demande ce dialogue politique, afin, dit-elle, arriver à la cohésion nationale pour mieux défendre le pays face aux agresseurs rwandais.
De quelle cohésion parle-t-on ?
Faut-il en rire où s'en offusquer ? Telle est la vraie question que nous nous posons et nous ne voyons pas comment, l'attente interne entre le pouvoir et l'opposition pour un gouvernement de cohésion dissuaderait Kagame et l’AFC de corneille Naanga d'arrêter la guerre d'expansion et du pillage des ressources minières de la République Démocratique du Congo.
Pourquoi un dialogue à Kinshasa entre les politiciens du pouvoir et ceux de l’opposition ?
Que doit-on chercher par un énième dialogue en République Démocratique du Congo ?
L’histoire politique de la République Démocratique du Congo nous renseigne que quand il y a crise de légitimité, les politiques congolais appellent aux vocables comme conclave politique, dialogue, concertation politique, conférence nationale, consultation nationale qui malheureusement ça abouti toujours aux mêmes finalités, un partage des responsabilités au gouvernement entre les politiciens.
Doit-on parler de crise de légitimité aujourd’hui ?
Est-vrai qu’un dialogue politique entre les politiciens à Kinshasa peut arrêter la guerre à l’Est de la RDC ? On devrait vraiment se poser les bonnes questions sur ça.
Qu’est-ce qui déchire le tissu socio-sécuritaire à l’Est du pays depuis plus de 30 ans ? Pourquoi il y a près de 300 groupes armés dans cette partie du territoire ? En quoi ce dialogue peut empêcher les milices qui grouillent à l’Est de ne pas continuer de tuer les paisibles innocents et de piller les ressources de la RDC ? Qu’est-ce qu’un dialogue à Kinshasa entre le pouvoir et l’opposition peut changer les comportements des milices comme le M23, Codeco, Wazalendo, etc.
Quelle est alors cette solution miracle qu'un autre dialogue apporterait aux vraies questions existentielles des congolais ? Qu'est-ce que les politiciens de tout bord vont devoir proposer pour que les milices, le M23 et l’armée rwandaise cessent de tuer en RDC ?
Cependant, ce fameux dialogué n'a même pas commencé, que l'opposition elle-même est déjà divisée sur la question. Aujourd'hui, l'Ecide Martin FAYULU à l'initiative de cette proposition de dialogue semble ne pas être suivi par ses collègues du FCC et de l'Ensemble pour la République de Moise Katumbi qui ne voient pas l’importance de ce dialogue et rejettent l’idée.
De l’autre côté, d’une frange des personnalités de l’opposition telles que Claudel Lubuya, Franck Diongo, Jean Claude Mvuemba et consorts soutiennent l’idée d’un dialogue politique mais conditionnent leurs participations sous quelques préalables à un dialogue qui ne naît que dans l'esprit du partage du gâteau.
Non seulement les violons ne s'accordent pas sur le bien-fondé de la tenue de ce dialogue ou sur les termes de référence de ce forum, mais aussi et surtout il ne va pas résoudre le problème sécuritaire aux ramifications internationales. Aussi, un tel dialogue ne résoudra pas non plus la crise socio-économique que connait la République démocratique du Congo.
Nous pensons qu’il faut être vraiment naïf pour croire à une telle possibilité, d'autant plus que les principaux belligérants qui sont aux théâtres des affrontements ne s’accordent même pas sur un vrai cessez-le-feu afin de se mettre sur une même table pour parler de la paix.
Autre la solution négociée pour ramener la paix dans la partie Est du Pays, le peuple congolais est dans une précarité de vie qui le met dans l’insécurité sociale. Il ne demande pas mieux qu’une solution urgente de la part du pouvoir en place.
Il est évident que la crise en RDC n'est pas politique. Elle est sécuritaire d'une part et sociale de l'autre.
C'est pourquoi, il faut considérer quelques recommandations :
* Restaurer la confiance de la population par l'amélioration du gouvernance social de la population ;
* Restaurer l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national ;
* Imposer la paix en gagnant la guerre ou simplement dialoguer avec les belligérants internes puis que la négociation dans un conflit armé n’est pas un signe de faiblesse mais un tact dans le relation internationale pour se préparer à gagner plusieurs fronts ;
* Trouver un accord de coopération avec les parrains extérieurs de la guerre ;
* Rassurer la population de vivre ensemble en bannissant le tribalisme, le favoritisme, le népotisme, le clientélisme et la chasse aux sorciers. Voilà les seules voies plausibles à suivre si l'on veut parvenir aux solutions durables aux problèmes qui accablent le Grand Congo et son peuple. Un dialogue qui aura pour finalité le partage du pouvoir, est un non-sens absolu.
TRIBUNE LIBRE DE CHARLY KASONGO EXPERT EN COMMUNICATION POLITIQUE ET SECURITAIRE