Quatre années de suite, le feuilleton du procès du grand sécurocrate de la République Démocratique du Congo en la personne de François Beya Kasonga touche lentement mais surement à sa fin. En effet, c’est depuis le 5 février 2021 que la vie et la réputation de l’ex-conseiller spécial du Chef de l’Etat congolais en matière de sécurité a basculé et bougé le monde politique et sécuritaire. Puisque connu comme le sécurocrate le plus efficace et le plus loyal qui a servi plus de quarante ans la république, son incarcération comme un malfrat ne pouvait susciter l’émotion et les interrogations.
De l’agence nationale des renseignements (ANR) à la prison centrale de Makala, le sécurocrate François Beya est poursuivi pour complot contre la vie ou la personne du chef de l’État et outrage au président dont il est passible lui et ses co-accusés de 20 ans de prison selon l’organe de la loi. Mais pour des raisons de santé, la cour militaire accorda une liberté provisoire à François Beya pour se faire soigner en France. Bien qu’il soit absent du pays, le sécurocrate François Beya, comparaissait toujours à travers ses avocats devant la Haute Cour militaire.
La dernière audience a fait tomber le masque. Car le ministère public qui avait pour objectif de charger François Beya pour une lourde peine de plus de 20 ans de prison, se rétracte et propose pour complot contre la vie du Chef de l’Etat et outrage au Président de la république qu’une peine d’une année de prison avec un sursis de six mois.
Pour la partie de la défense, le changement de la réquisitoire ministère public est juste car il n’y a aucune preuve d’un complot contre la personne du Chef de l’Etat ou encore de l’outrage. Pour la défense du sécurocrate, le Ministère public est sérieusement en difficulté de soutenir ses accusations, le dossier étant complètement et totalement vide. Leur client doit être simplement et purement acquitté car il a été victime d’un vaste complot et d’une guerre de palais.
Le réquisitoire de l’organe de loi balise la voie à un acquittement pure et simple car François Beya avait passé près de six mois en prison. Mais seulement l’officier du ministère public a refusé de s’avouer vaincu pour ne pas se ridiculiser, préférant laisser la charge aux juges de laver celui qui a œuvré avec compétence et abnégation plus de 40 ans dans le service d’intelligence de la RDC.
La cour militaire a pris l’affaire en délibérée. Le jugement attendu dans quelques semaines.
CKM