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Les réactions sur la révision constitutionnelle

Les réactions sur la révision constitutionnelle

En République Démocratique du Congo, la révision constitutionnelle suscite de vives réactions, alimentant un large débat national où acteurs politiques, société civile et citoyens expriment des points de vue contrastés sur les enjeux démocratiques et institutionnels qu'elle soulève.

• CENCO :« C'est une démarche dangereuse pour le pays »

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) dit non au changement ou à la révision de la constitution en République démocratique du Congo.
C'est son secrétaire exécutif, Mgr Abbé Donatien Nshole qui l'a annoncé à la presse ce lundi 28 octobre 2024. À l'en croire, cette démarche est dangereuse pour le pays sur tous les plans. « C'est une position politique, mais du côté de l'église et de la société civile dont nous faisons partie, en tout cas, nous pensons que c'est quelque chose à décourager dans le contexte actuel quel que soit la pertinence de l'un ou l'autre point relevé pour justifier cette démarche qui est dangereuse sur plusieurs plans (social, sécuritaire et politique). », a déclaré Mgr Nshole.

Il souligne également que ce projet ne passera pas sans bras de fer social. « Donc ce projet de changement de constitution qui a fait des morts dans le passé, ne passera pas sans un bras de fer social. Ça sera un front de plus dans un pays qui est déjà fragilisé particulièrement à l'Est. Je crois que les évêques ont raison de demander (Ndlr : aux initiateurs) de bien réfléchir, car si cette question n'est pas bien traitée elle va déstabiliser le pays », a-t-il souligné.
Il sied de noter qu'après le discours du chef de l'État Félix Tshisekedi annonçant le changement de la constitution dans les jours avenirs, des voix se sont levées pour s'opposer à cette démarche. À cet effet, l'opposition accuse Félix Tshisekedi de vouloir s'éterniser au pouvoir en voulant changer de constitution.

• Augustin Kabuya SG de l’Udps : « Cette Constitution bloque beaucoup des choses et le chef de l’Etat a le soutien de l’UDPS et de la population »

Au cours d’une matinée politique ce weekend à Kinshasa, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya Tshilumba a réaffirmé la position de son parti en tant que « première force du pays » sur les modifications envisagées de la constitution.

A en croire le numéro 01 du parti présidentiel, la légitimité de l’UDPS dans le paysage politique congolais doit s’imposer pour la réussite de cette vision exprimée par le Chef de l’Etat à Kisangani. « Cette constitution bloque beaucoup des choses au pays. Le Chef de l’Etat a le soutien de l’UDPS et la population », a dit Augustin Kabuya.

Dans la foulée, Kabuya a également mis en avant les avancées réalisées par l’UDPS depuis son accession au pouvoir, insistant sur les efforts déployés pour améliorer la vie des Congolais et renforcer les institutions démocratiques.
Il a exprimé sa confiance en la capacité de son parti à naviguer dans ces eaux tumultueuses et à garantir que les intérêts du peuple congolais restent au cœur de toute réforme.

• FCC : « Une déclaration de guerre du président Tshisekedi au peuple »

Le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila qualifie le projet de changement de constitution évoqué, selon cette plateforme politique, dernièrement par Félix Tshisekedi, d'une déclaration de guerre au peuple et d'un danger pour la stabilité du pays, selon un communiqué publié ce 27 octobre 2024. Pour le FCC, le véritable objectif de ce projet de changement de Constitution est à savoir l'instauration d'une présidence à vie omnipotente, par le déverrouillage des dispositions constitutionnelles intangibles, singulièrement celles relatives au nombre et à la durée des mandats présidentiels et aux prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées. « Ce projet de changement de Constitution qui, s'il passe, aura pour conséquence de dépouiller de toute légitimité l'ensemble des institutions du pays, ouvrant la voie à l'arbitraire et au chaos, c'est un danger pour la paix, l'unité et la stabilité du pays ; une déclaration de guerre du Président Tshisekedi au peuple Congolais », lit-on dans ce communiqué signé par Raymond Tshibanda.

Le FCC compte donc sur le peuple congolais pour barrer la route à ce projet. « Accepter de le laisser prospérer serait cracher sur la mémoire de tous ceux qui de nos héros nationaux aux simples citoyens... Comme l'histoire l'a démontré à plusieurs reprises, conscientisé et mobilisé, le peuple congolais a toujours su se montrer à la hauteur des enjeux. Ce fut notamment le cas en 1959, en 1992, en 1997 et en 1998. Il n'y a donc aucun doute, qu'une fois encore, il va se lever, uni comme un seul homme, pour défendre ses droits légitimes, inaliénables, un temps spolié, reconquis de haute lutte, aujourd'hui, de nouveau menacés : sa liberté et sa souveraineté », peut-on lire dans ce document. Aussi, le FCC estime que la Constitution de 2006 n'est ni produit des étrangers, ni des belligérants. Pour s'en convaincre, la plateforme de Joseph Kabila rappelle :

1. La Commission du Sénat chargé de proposer une nouvelle Constitution était présidée par feu le Sénateur Bruno Mbiango, ancien Président de la Cour Suprême de Justice à la retraite ;
2. Cette commission a connu la participation de plusieurs Sénateurs, ainsi que des spécialistes en droit constitutionnel, tous congolais et encore en vie aujourd'hui ;
3. Avant la rédaction proprement dite du projet de la nouvelle Constitution, le Sénat avait pris le soin de diligenter des missions dans toutes les provinces, afin de consulter la population et de recueillir ses avis, avant de lever les grandes options de ladite Constitution ;
4. Après l'adoption en plénière du Sénat, de l’avant-projet de Constitution élaboré par la commission de rédaction, l'Assemblée nationale qui s’était penchée sur ledit projet et l'avait, à son tour, adopté ;
5. Ce n'est qu'au terme de ce processus, long et exigeant, que le projet de la Constitution aujourd'hui en vigueur a été soumis au référendum avant d’être promulgué par le président de la République, une fois adopté par le Souverain primaire.

• Moïse Katumbi s’oppose fermement à la révision

Interrogé sur la question d’un potentiel « quatrième pénalty » l’opposant Moïse Katumbi a qualifié l’initiative d’un « quatrième faux pénalty ». Rappelant ses échanges passés avec Félix Tshisekedi et d'autres leaders, Katumbi a dénoncé cette contradiction avec leurs positions antérieures : « À l’époque, nous luttions contre la modification de la Constitution sous Kabila. Le président Tshisekedi lui-même affirmait que la Constitution ne devait pas être touchée », a-t-il déclaré. Katumbi insiste sur le fait que le véritable problème du pays est la gouvernance, et non la Constitution. « Rien ne justifie de la changer. Nous avons une bonne Constitution. Ce qui manque, c'est la bonne gouvernance », a-t-il souligné, avant de rappeler que « toucher à la Constitution serait un signe clair de l’intention de permettre un troisième mandat à Tshisekedi, malgré ses affirmations contraires ».

• Martin Fayulu : « Tshisekedi joue avec le feu »

De son côté, Martin Fayulu, leader de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), a aussi réagi avec virulence. Sur son compte X (ex-Twitter), il a accusé Félix Tshisekedi de « jouer avec le feu ». « Nous ne le laisserons pas toucher à la Constitution », a-t-il averti. Selon Fayulu, le pays est confronté à des priorités bien plus urgentes, telles que l’intégrité territoriale, la lutte contre la misère et l’insécurité, ainsi que le respect des droits humains. Martin Fayulu a aussi souligné que la révision constitutionnelle ne résoudrait pas les problèmes actuels : « Ce n’est pas à cause de la Constitution que plus de 115 localités du pays sont sous contrôle des forces extérieures », a-t-il déclaré, en faisant allusion à l’occupation de certaines zones par des groupes rebelles.

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Le journal "L'Intelligent" est un quotidien d'information général publié en République Démocratique du Congo (RDC). Ce journal couvre un large éventail de sujets d'actualité, politique, économique, sociétal, culturel et les affaires internationales. Il contribue à l'information du public et fait partie du paysage médiatique de la RDC.

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