Dans une conférence-débat à l’Unikin, le prof Vital Kamerhe appelle à l’Union sacrée des intelligences pour le développement
Avec comme invité principal : Vital Kamerhe lwa Kaningini Nkingi, président de l’Assemblée nationale, et frais émoulu professeur associé à la faculté des sciences économiques de cette institution d’enseignement universitaire. L’événement a eu lieu au chapiteau de l’université de Kinshasa, au plateau des étudiants.
Le professeur Vital Kamerhe a ainsi dit sa joie d’être reçu dans cet alma mater qui l’a formé au cours des années 80, et où il a assumé successivement les fonctions d’assistant et chef des travaux, avant d’y prester aujourd’hui comme professeur.
Abordant les problèmes de fond qui bloquent le développement économique de la Rdc, il a relevé, au départ, une mauvaise compréhension de l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale.
«Beaucoup de congolais pensaient que l’indépendance signifiait que les gens devraient quitter le village pour venir voir la lumière dans des grandes villes.
C’est ainsi que les bras qui produisaient dans des campagnes étaient devenus des bouches à nourrir dans les villes. Donc la production a commencé à baisser», a-t-il expliqué.
Celui que l’on surnomme affectueusement le Phénix congolais a appelé la jeunesse congolaise à ne pas avoir peur de commencer une nouvelle ère en RDC.
Selon lui, le pays a été longtemps déconnecté du savoir et du savoir-faire, de l’intelligence tout court.
«Nous devons ensemble chercher à savoir pourquoi, avec autant de richesses nous vivons dans la pauvreté», a-t-il déclaré. Et de renchérir : «Nous sommes heureux d’être ici pour lancer une véritable révolution scientifique. Nous devons créer l’Union sacrée des intelligences congolaises sans aucune couleur politique».
Devant une assistance captivée, M. Vital Kamerhe a lancé un appel à l’unité des intelligences. «Moi je voudrais vous dire que le Congo, effectivement, avec toutes ses potentialités, est une terre d’espoir, et tout dépend de nous-mêmes. Il nous faut constituer une union sacrée des intelligences, sans tenir compte de nos couleurs politiques, et vous verrez que ce que nous nous sommes capables de faire, sera plus que le Japon», a-t-il conclu, suscitant des applaudissements frénétiques du public.
Diversification de l’économie
D’autres invités sont intervenus après le président de la chambre basse du Parlement. Premier à prendre la parole après Vital Kamerhe, le professeur et ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon pense qu’on ne peut pas forcément s’appuyer sur les institutions de Breton Woods pour développer la RDC. «L’analyse que nous avons faite démontre que les programmes d’ajustement du FMI peuvent ou ne pas développer la RDC.
La leçon que nous avons retenue de cette analyse fouillée, est que la théorie institutionnelle, la théorie des institutions, c’est-à-dire la théorie qui met en relation les institutions de qualité et le développement d’une part, et les institutions de faible qualité et le développement d’autre part, c’est une thèse qui a été mieux élaborée, défendue par des grands économistes de renommée internationale comme Douglas Blanc, Hekimoglu, ou encore James Robinson», a expliqué M. Matata.
Avant d’en tirer la conclusion qui s’impose : «cette relation s’explique parce qu’il va de soi que lorsque vous avez des institutions de qualité, elles produisent le développement.
A l’inverse, lorsque vous avez des institutions de faible qualité comme c’est le cas en RDC, elles produisent le sous-développement».
Pour sa part, Jean-Lucien Bussa Tongba, ministre du Portefeuille, a abordé la question de la diversification de l’économie, qui repose sur la stabilité institutionnelle et la qualité du leadership, ce dernier devant être stratège, gestionnaire et visionnaire.
«Notre économie est restée traditionnelle, et lorsque la manne a été produite elle n’a pas été orientée vers l’industrialisation du pays.
Notre PIB est constitué des produits miniers, pendant que le PIB des autres pays sont constitués de l’industrie (domaine recherche et développement)», a déclaré en substance M. Bussa.
Tout nouveau ministre du Commerce extérieur après avoir été ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya a soutenu que la RDC disposait bel et bien d’un leadership de qualité, gestionnaire et visionnaire. Il a expliqué que le pays se baser sur sic piliers afin de bâtir son développement économique, à savoir : les infrastructures routières, les composantes ferroviaires, les composante aéroportuaires, les ports importants, les infrastructures énergétiques, et la composante zone économique spéciale.
Opinion.cd/l'intelligent